5 applications ayant un impact positif sur l’environnement

Application
Chef Poupout en train de réaliser son action quotidienne sur GiveActions – Edouard Duquesne

En résumé

Je vous recommande ici cinq applications ayant un impact positif sur l’environnement:

  • GiveActions: regardez des pubs positives pour financer des projets sociaux ou écologiques.
  • CleanFox: supprimez automatiquement des spams et des newsletter de vos boîtes mails pour limiter votre empreinte carbone numérique. 
  • iNaturalist: identifiez des animaux et des plantes à l’aide de votre appareil photo pour votre curiosité et pour aider la recherche scientifique. 
  • Lilo: faites des recherches sur le net tout en finançant le projet écologique ou social de votre choix.
  • TooGoodToGo: diminuez le gaspillage alimentaire tout en faisant de belles économies. 

Introduction

Avoir un GSM, un téléphone, a un impact environnemental énorme ne serait-ce qu’en termes de production. Ces derniers sont faits à partir de métaux et éléments rares comme l’or, le cobalt et plus de 60 autres éléments [1]. En moyenne, on change notre GSM tous les 26 mois alors qu’il pourrait durer bien plus longtemps [1]. Il faudrait donc idéalement garder son GSM le plus longtemps possible et privilégier Fairphone plutôt que Apple ou Samsung. 

Et si, en plus de cela, vous pouviez avoir un impact positif sur l’environnement depuis votre lit ou depuis votre siège dans le bus? Ne serait-ce pas génial de protéger une réserve naturelle dans la Gaume ou dans les Fagnes à partir de son GSM? De diminuer de plusieurs kg de CO2, son empreinte carbone annuelle? Je vous propose de passer en revue cinq applications que j’utilise depuis plusieurs années déjà et qui vous permettront d’avoir un réel impact positif sur l’environnement. 

Les applications

Je vous ai sélectionné cinq applications mais bien entendu c’est une liste non exhaustive. Il y a probablement plein d’autres applications similaires ainsi que d’autres applications tout aussi efficaces pour avoir un impact positif sur l’environnement. Toutefois, les applications suivantes n’ont pas de quoi rougir. 

1) GiveActions

Principe

GiveActions me tient particulièrement à cœur puisque j’étais un de ses tout premiers utilisateurs en 2018 avec leur application beta. Le projet a bien évolué depuis et est maintenant présent en France également. Le concept est simple: une entreprise avec un impact positif paie GiveActions pour diffuser sa pub sur l’application. Ensuite, un utilisateur, comme vous et moi, regarde la publicité et répond à des questions pour montrer qu’il a bien suivi la pub. La moitié de l’argent est ensuite versée à un projet de votre choix. Cela peut, par exemple, être la protection d’une réserve Natagora, un repas pour un sans-abris, la plantation d’un arbre à Haïti, etc. Ainsi, depuis que j’utilise l’application, j’ai permis la protection de 32 m² de forêt, de 24 m² de réserve Natagora et la suppression de 2,6 kg de déchets de nos rivières. 

GiveActions Application
Petit aperçu de l’application GiveAction – Edouard Duquesne

Les fondateurs ont exprimé leur désir d’aller vers un nouveau modèle afin d’avoir un plus grand impact sur les publicités de manière générale dans la société. Ils ont ainsi par exemple réalisé un partenariat avec Auvio (plateforme de streaming de la RTBF) pour diffuser des publicités positives. Une publicité sur Fairphone a ainsi été réalisée et avec de très beaux résultats [2]. Dommage toutefois que leur nouveau modèle ait un impact sur leur modèle précédent: moins de projets, moins d’actions par semaine et taux de réponse du support faible.  

Les + et –
  • Choix du projet à financer
  • Temps à consacrer (1-2 min par jour) 
  • Entreprises à impact positif: parfois on peut trouver de vraies pépites
  • Actions limitées à certains jours depuis quelques mois
  • Peu de nouveaux projets à financer et perte des projets de Natagora
  • Plus de réponses aux messages envoyés 

2) CleanFox

Principe

CleanFox est une application française proposée par FoxIntelligence. L’application CleanFox part d’un constat simple: l’envoi, le stockage et la lecture d’un mail génère du CO2. En ce qui concerne la quantité de CO2, c’est très difficile à calculer puisque cela dépend de plein de facteurs. Selon l’ADEME, cela génère environ entre 4g et 35 g de CO2 (selon la présence de pièces jointes ou non) [3]. Selon CleanFox, une newsletter génère 10 g de CO2 [4]. Et enfin selon une étude plus récente de Sami et Basile Fighiera, un mail émettrait entre 0,3 et 3,3g [5]. 

Nous recevons tous des milliers de mails chaque année provenant de newsletters qui ne nous intéressent pas/plus ainsi que des tonnes de spams. Ainsi, en 2020, plus de 300 milliards de mails étaient envoyés ou reçus par jour et cela continue à augmenter [6]. L’application CleanFox permet de supprimer automatiquement les newsletter qui ne nous intéressent plus et les spams. Ainsi, depuis que j’utilise l’application pour trois de mes boîtes mails, 2932 mails ont été supprimés par CleanFox. Cela aurait empêché l’émission de “29 kg de CO2” par an. Bon, on va prendre ces chiffres avec d’énormes pincettes et plutôt s’estimer heureux si 1 kg de CO2 ont été évités, c’est déjà très bien. 

CleanFox Application
Petit aperçu de l’application CleanFox – Edouard Duquesne

Mais alors comment CleanFox génère des revenus? C’est là que ça peut devenir moins sympathique puisque l’application scan vos mails provenant de sites marchands comme Amazon, Booking, Fnac, Decathlon, etc. Les données sont anonymisées heureusement et permettent donc uniquement à ces entreprises de savoir quels produits fonctionnent le mieux, la fidélité des utilisateurs et diverses informations sur la dynamique des marchés. Nos mails sont de véritables mines d’or pour ces compagnies. La question est donc de savoir si cela vous dérange ou non; dans tous les cas, renseignez-vous sur la page ici

Si cela vous dérange alors vous pouvez toujours vous désabonner manuellement à chaque newsletter en regardant tout en bas du mail comment faire. Vous pouvez aussi désactiver l’utilisation de vos données en cliquant dans “FoxIntelligence panel” dans l’application. Personnellement, j’utilise CleanFox pour mes emails secondaires et non pour mon email principal. 

Les + et –
  • Design et simplicité d’utilisation
  • Statistiques sympathiques (bien que sources douteuses)
  • Historique des mails bloqués et annulation possible
  • Chiffres se basant sur de vieilles données et sources un peu douteuses
  • Utilisation des données à des fins commerciales (désactivable)

3) iNaturalist (ou ObsIdentify)

Principe

L’application iNaturalist est un must pour tous les passionnés de la nature. iNaturalist permet d’encoder en temps réel l’espèce, la localisation, l’heure et les photos ainsi que de générer des suggestions d’espèces grâce à un algorithme de reconnaissance photographique. Le réseau iNaturalist est le foyer le plus important d’observations et de naturalistes en ligne avec pas moins de 121 461 901 observations dont 403 445 espèces, 280 815 identificateurs et plus de 2 471 949 observateurs (au 21/11/2022) [7]. La précision des données ainsi qu’un système de vérification communautaire ont permis l’utilisation des données dans différents articles scientifiques. On peut ainsi citer Putman et al. (2021) pour l’utilisation des données iNaturalist dans l’étude de l’écologie urbaine de lézards en Californie [8] ou encore la découverte d’une nouvelle espèce invasive de mantes religieuses en France (Moulin, 2020) [9].

iNaturalist Application
Petit aperçu de l’application iNaturalist – Edouard Duquesne

Cette petite application vous permet donc non seulement d’identifier une plante ou un animal instantanément mais aussi d’aider la communauté scientifique grâce au partage de ces données. J’utilise cette application depuis des années par curiosité et par amour de la science. J’en suis maintenant à plus de 632 observations et 353 espèces. J’ai d’ailleurs réalisé un BioBlitz en 2021 avec iNaturalist dans le cadre d’un stage professionnel avec Biorama, tout le monde était très content d’utiliser cette application. Il existe aussi une version plus locale: ObsIdentify avec une communauté BeNeLux assez importante. Je préfère toutefois iNaturalist pour le côté international et parce que je voyage beaucoup.

Les + et –
  • Facilité et efficacité d’utilisation
  • Participation à la recherche scientifique
  • Outil de curiosité pour les grands et petits
  • Grande communauté
  • Besoin de connexion internet pour identifier (mais peut être fait à posteriori)
  • Certains taxons sont peu présents dans les observations
  • Nécessité d’un GSM avec une bonne caméra
  • Identification des audios impossible (dommage pour les oiseaux donc) 

4) Lilo (ou Ecosia)

Principe

Lorsque vous effectuez une recherche sur Google, les premiers sites proposés sont généralement des publicités. C’est une des manières dont Google génère des revenus. Lilo utilise ces revenus pour financer des projets ayant un impact positif sur l’environnement ou la société. Avec Lilo, vous pouvez choisir le projet de votre choix parmi une énorme liste. Ainsi, vous pourrez financer la protection des océans via Sea Shepherd, la protection de l’Amazonie via Arutam Zéro Déforestation, les animaux via La SPA ou encore l’information de qualité via Mr Mondialisation. Avec chaque recherche, vous obtenez une petite goutte d’eau que vous pouvez ensuite choisir de donner à un projet. J’en ai ainsi donné plus de 1400 à Arutam Zéro Déforestation. Chaque goutte n’a pas la même valeur économique mais en tout cas Lilo a versé plus de 4 millions d’euros depuis sa création. 

Lilo Application
Petit aperçu de l’application Lilo – Edouard Duquesne

Lilo existe aussi sur ordinateur, vous pouvez l’ajouter ici. Si vous voulez encore plus de transparence et que vous préférez planter des arbres, alors vous pouvez utiliser Ecosia. J’ai personnellement une préférence pour Lilo car je trouve plus utile de protéger la biodiversité existante (en forêt tropicale surtout) que planter des arbres. Peu importe votre choix, Lilo et Ecosia ne font pas le poids face à Google en ce qui concerne la qualité des recherches. Google a la main mise depuis des décennies et son algorithme est surpuissant donc je vous conseille d’avoir en favoris google.be lorsque la recherche via Lilo ou Ecosia s’est montrée insuffisante. L’application Lilo n’est pas la meilleure du monde mais elle est suffisante pour la plupart des recherches basiques

Les + et –
  • Choix du projet à financer
  • Entreprise française
  • Fil d’actualités personnalisable et avec des médias éthiques et positifs
  • Encore plus de transparence aurait été bienvenue
  • Recherche de moins bonne qualité que Google
  • Manque de paramètres et de rapidité sur l’application

5) TooGoodToGo

Principe

TooGoodToGo est une application permettant de combattre le gaspillage alimentaire. En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées par an, c’est juste énormissime [10]. Or, la nourriture, et surtout la viande, est responsable de 26% des émissions globales de CO2 (Poore and Nemecek, 2018) [11]. Si on prend en compte la quantité de surface détruite, tous les fertilisants et pesticides, toutes les espèces invasives et tout le CH₄ émis; la nourriture est une des causes principales de la perte de biodiversité mondiale. Jeter de la nourriture à la poubelle est donc une véritable hérésie. C’est de ce constat qu’est née l’application TooGoodToGo. 

TooGoodToGo Application
Petit aperçu de l’application TooGoodToGo – Edouard Duquesne

Tous les magasins, fleuristes, restaurants et bars peuvent se mettre sur l’application et proposer des packs à 1/3 du prix réel. Les packs contiennent divers aliments, plats ou boissons encore totalement bons mais qui devraient être jetés. On ne sait donc pas ce qui nous attend et certains magasins sont plus généreux que d’autres. J’ai bossé en job étudiant chez Frichti et on donnait généralement un apéro, un plat et un dessert pour 5€ au lieu de 15-20€, c’était une belle affaire. TooGoodToGo permet donc à la fois de réduire le gaspillage alimentaire tout en faisant de très belles économies. Il y a aussi un onglet “Moi” ou “Me” dans lequel on peut voir des petites statistiques comme l’argent économisé et la quantité de CO2 sauvée. J’ai ainsi économisé 10€ et 3 kg de CO2 en récupérant une tarte ananas et un croissant d’une boulangerie.

Les + et –
  • Permet d’éviter du gaspillage de nourriture
  • Belles économies
  • Chouettes statistiques
  • Choix assez important et divers de magasins et restaurants
  • Certains magasins et restaurants sont moins généreux que d’autres
  • Il faut être vif pour réserver son pack avant que tout soit pris
  • La nécessité de se déplacer à chaque fois; peut-être qu’une option livraison (par vélo électrique) serait audacieuse

Conclusions

Vous connaissez maintenant cinq applications avec un impact positif sur l’environnement et la société. A vous de voir quelles applications correspondent le plus à vos valeurs, votre style de vie et votre temps. Je trouve qu’on devrait tous avoir ces applications, ne serait-ce que pour pouvoir en parler aux autres. Plus on utilise ces applications, plus elles auront un impact positif sur l’environnement! N’hésitez donc surtout pas à partager cet article ou ces applications à toutes vos connaissances. Par ailleurs, une autre manière d’avoir un impact positif sur l’environnement est de bien gérer son argent. Cela passe donc par une banque écologique qui n’investit pas dans l’énergie fossile ainsi que par des investissements durables et écologiques! Si vous avez un jardin, cela passe par sa maximisation en biodiversité grâce à notre tutoriel complet. Si vous avez des enfants, n’hésitez pas à leur apprendre à être durable à l’aide de Minecraft.

Bibliographie

[1] Greenpeace USA (2017) – From smart to senseless, the global impact of 10 years of smartphones: https://www.greenpeace.org/usa/wp-content/uploads/2017/03/FINAL-10YearsSmartphones-Report-Design-230217-Digital.pdf 

[2] GiveActions (2022) – [Résultats] La campagne positive de Fairephone: https://www.giveactions.com/post/resultats-la-campagne-positive-de-fairphone 

[3] ADEME (2014) – La base carbone: https://bilans-ges.ademe.fr/fr/accueil/contenu/index/page/presentation/siGras/0 

[4] CleanFox (2019) – Pollution des mails et émissions de CO2: https://www.cleanfox.io/blog/impact-carbone/pollution-des-mails-et-emissions-de-co2/ 

[5] Sami (2022) – Empreinte carbone d’un e-mail: mythes, réalités et solutions: https://www.sami.eco/blog/empreinte-carbone-email 

[6] Statista (2021) – Number of sent and received emails per day worldwide from 2017 to 2025:  https://www.statista.com/statistics/456500/daily-number-of-e-mails-worldwide/ 

[7] iNaturalist (2022) – Observations: https://www.inaturalist.org/observations?place_id=any 

[8] Putman, B. J., Williams, R., Li, E., & Pauly, G. B. (2021). The power of community science to quantify ecological interactions in cities. Scientific Reports, 11(1), 3069. https://doi.org/10.1038/s41598-021-82491-y

[9] Moulin, N. (2020). When citizen science highlights alien invasive species in France: The case of Indochina mantis, Hierodula patellifera (Insecta, Mantodea, Mantidae). Biodiversity Data Journal, 8. https://doi.org/10.3897/BDJ.8.e46989

[10] Gouvernement français (2021) – Too Good To Go, l’application contre le gaspillage alimentaire: https://www.gouvernement.fr/actualite/too-good-to-go-l-application-contre-le-gaspillage-alimentaire

[11] Joseph Poore and Thomas Nemecek (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science. 2018 Jun 1;360(6392):987-992. https://doi.org/10.1126/science.aaq0216 

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